Un ru un peu pressé chute fièrement
Du haut d'une falaise il se jette en bas
S'éclaffe dans un bruit de grondement
Il se prend pour les chutes du Niagara
Épuisé, las, dans une marmite il sieste
Puis, à travers un éboulement se trisse
Coule de monts en contrées agrestes
Croise d'autres filets mignons complices
De ruisseau en rivière il devient fleuve
Canalisé il ne peut guère s'encanailler
Pour sortir de son lit faudrait qu'il pleuve
Il va droit à la mer, son destin est tracé...