Est-ce le printemps déjà ou encore l'hiver qui ne se montre pas? Il est en retard c'est donc qu'il viendra ou qu'il s'est arrêté dans le cœur des hommes blotti aux frimas de leur solitude ici bas.
Franchement je ne le sais pas... mais cette apparente lumière, ce chaud soleil de mai au rendez-vous de janvier fortement me déplait et au lieu de me réjouir de ces rayons je me languis de la neige et de ses légers flocons...
Est-ce le printemps déjà ou encore l'hiver vraiment je ne le sais pas...
Je chemine tranquillement au bord de l'étang, un ciel de fin de journée, aux nuages rosis par le soleil qui tombe sur l'horizon, apporte un peu de lumière à la scène qui s'offre à moi. Mais je le reconnais ce vieil arbre décharné, seulement vêtu d'un lierre en guise d'écharpe, qui se mire dans l'eau noire...
Bien calfeutré au chaud de mon bureau les yeux rivés sur mon ordi à trier quelques photos glanées de ci de là, un thé qui tiédi dans une grande tasse à laquelle de temps en temps je bois un schlouk quand, mon regard attiré par la lumière parvenant de la fenêtre et qui inonde la pièce, je vois au dehors le froid, je le ressens comme si aucune vitre m'isolait de ces frimas qui me pénètrent et me glacent, pourtant la température de la pièce est la même... Aussi vite je fouille dans mon armoire pour y dégoter un bon vieux pull en laine épaisse que je m'empresse de passer. C'est fou ce que le ressenti peut nous perturber et parfois fausser notre jugement...
Le Graal de ma semaine, près du "Little Nashville" en direction de Bâle, un "arbre aux 40 écus" ou autrement dit un magnifique ginko biloba mâle ! Cet arbre si particulier se pare d'une toison d'or à l'hiver venu et le soleil de décembre le fait briller de mille feux alors que ses feuilles aux formes si particulières tombent lentement couvrant le sol d'une couverture dorée, mettant mon âme en joie et mon cœur à la palpite... J'ai passé une heure avec lui, touchant son tronc des deux mains en lui parlant doucement, le remerciant pour l'émerveillement procuré et lui souhaitant encore de nombreuses années de vie. C'est sûr, des années il en a encore, n'était-il pas le premier arbre à repousser après la bombe d'Hiroshima? Il a survécu à la folie des hommes ! Quelle résilience... Ah oui, le ginko biloba est aussi appelé au Japon "l'arbre du grand-père et du petit-fils" car il faut deux générations entre celui qui plante un ginko et celui qui récoltera ses fruits... Je repars de là plein d'une belle énergie, je remarque une fois de plus que les vrais trésors ne s'entassent pas dans nos coffres mais sautent aux yeux de qui sait regarder...
Météorite mystérieuse du fin fond de l'univers
Minerai de fer affleurant à la surface de la terre
Non, juste une noix dans sa gangue protectrice
Tombée de son noyer là juste au bord de la Birse
Échappée à l'écureuil distrait qui fait ses réserves
Dans une coupelle de terre glaise je la conserve
Sa peau finira peut-être un jour en brou de noix
Mais gourmand que je suis mi-janvier ne passera
Où prestement je l'écalerai et sa coque lui briserai
Écartant ses cuisses que délicatement je dégusterai...
Mes chutes du Niagara à moi, à la nuit tombante quand, lentement, une ambiance mystérieuse s'installe entre légère brume et froidure qui s'insinue et qui traverse lentement les vêtements, quand les doigts s'engourdissent et peinent à modifier les réglages de mon appareil photo... C'est l'instant magique où pourraient surgir des animaux fantastiques, des elfes ou des gnomes...
Une montagne, oui, une belle montagne, n'en déplaise aux férus des hautes cimes... Une belle bosse qui ne s'offre pas sans efforts.
C'est un peu notre pyramide de Gizeh, notre Mont Ararat, mais pas le Mont Chauve, non non, des arbres il y en a et de toutes les essences de la région. Il faut pour la traverser ne pas se perdre en chemin, de Courrendlin à Rossemaison vous risquez de vous retrouver à Châtillon... Une protubérance aux mille sentiers, refuge des chevreuils, lièvres, renards et autres gibiers, parait même qu'elle abriterait un loup!
S'y enfoncer, c'est convoquer l'aventure, la pénétrer c'est entrer dans la pénombre d'une forêt dense et mystérieuse. Gamins, elle était notre forêt de Brocéliande, nous étions des chevaliers à la recherche de Merlin l'enchanteur, des fées Morgane et Viviane, des animaux mythiques et de trésors enfouis.
Des trésors ! parlons-en, à chaque saison, notre éminence nous offre ses petites pommes et ses petites poires sauvages, ses mûres et une multitude de champignons. Alentours, au printemps, dans les pâturages des cramias et plein d'herbes médicinales aux bienfaits que seuls les anciens connaissent ...
On peut parfois, quand l'hiver se décide à la couvrir d'un manteau blanc, y faire un peu de ski. Ce n'est pas le Lauberhorn, ni Zermatt, mais quel plaisir de dévaler lentement (oui je sais dévaler et lentement faut le dire vite...) ses pentes douces qui, du bord de notre "montagne", rejoint les premières maisons du village... Je vous le dis, chers valaisans, le Montchaibeux est une grande montagne et elle vaut bien, à mon cœur, tous vos 4000 !
Il en va de certaines gens comme de ce grain de raisin, Ils irradient une lumière bienveillante de sagesse qui rayonne et se transmet alentour. Le monde qui gravite autour d'eux y baigne et s'épanouit...
Mais le contraire est également vrai, les ténébreux, sombre et malveillants, vous enveloppent d'un nuage de fumée grise qui vous aveugle et pollue les personnes autour...
Vous sentez ce bien-être et ce mal-être selon les personnes que vous côtoyez? Vous y êtes sensibles? Dans un cas rapprochez-vous, dans l'autre... fuyez!