Il arrive QuelQue fois, par manQue d'inspiration, Que la photo soit un peu QQ...
Quand les pieds ne veulent pas se mouvoir, quand la météo incite plus à s'asseoir qu'à courir les monts et vaux qui m'entourent... Alors je me mets à regarder par la fenêtre de la chambre et là, la lumière mon amie, mon alliée, me fait un clin d'œil et m'offre quelques tableaux aux couleurs de la Toussaint. Le soleil, presque couché, appuyé quelques courts instants sur l'arête de la montagne, allume de mille feux le peu d'habits qui couvre encore les arbres de mon quartier. C'est chaud!
Fusion, magma, des entrailles de la terre un cri silencieux, une balafre, une cicatrice béante d'où jaillit la souffrance mais aussi la lumière... trop de sang versé pour quelques gouttes d'or... On veut posséder le métal et on oublie son éclat, on veut exploiter l'homme et on oublie son aura !
L'automne est bien là, la brume (qui ne touche pas l'Ajoie, comme ils aiment à nous le répéter) coule des crêtes avoisinantes, il fait frisquet, les mouches tombent dans les pommes et les pommes tombent comme des mouches. Plus que quelques tomates sur la terrasse pour égayer nos salades de leur couleur et nos papilles de leur saveur incomparable... on va s'en passer jusqu'à l'été prochain, celles du commerce sont insipides... on va vers l'hiver!
S'enfoncer dans le ventre de Neuchâtel, au cœur de la ville... suivre le Gor du Seyon dans une ambiance qui ne vole rien aux films fantastiques et où les nombreuses roues à aubes, témoins rescapés d'un autre temps, nous invitent au rêve... Suivre ce mystérieux cours d'eau puis grimper sur le flanc de la montagne jusqu'à apercevoir le magnifique château de Valangin et son vieux bourg médiéval et après une bonne bière, faut pas déconner non plus ça donne soif tous ces kils... redescendre par l'autre rive jusqu'à rejoindre le point de départ où se trouve le fameux restaurant "Le Prussien"
Exposition de toiles au cloître à Saint-Ursanne, en présence de l'artiste évidemment... que l'on voit à l'oeuvre... sinon jusqu'au 3 octobre, tous les jours de 10h00 à 18h00 venez découvrir les 140 toiles de Kim En Joong et au Caveau l'exposition sur les modèles de vitraux de Manessier...
La nuit recouvre lentement Saint-Ursanne de son rideau de velours sombre... Ses habitants, pour la plupart, tombent dans un profond sommeil. Les demoiselles de la nuit sortent alors de leur cachette et entament un ballet nourricier autour du cloître et de la collégiale, elles virevoltent sous les lampadaires et se gavent d'insectes jusqu'au petit matin. Repues et sans doute fatiguées aussi, elles rejoignent leur colonie pour s'endormir lorsque la ville s'éveille.
L'éveil - Variations géométriques de la dame en bronze, solitaire et multiple, silencieuse et rêveuse, contemplative et envoutante... version 3
Variations géométriques de la dame en bronze, solitaire et multiple, silencieuse et rêveuse, contemplative et envoutante... version 2
Variations géométriques de la dame en bronze, solitaire et multiple, silencieuse et rêveuse, contemplative et envoutante...
Un regard triste, fuyant vers l'infini qui ne regarde plus rien, un bras qui tombe comme pour caresser un chien qui n'existe pas, ou plus, ou qui s'en est allé... le dénuement total, un corps juste habillé d'un bronze oxydé, patiné par le temps et la tête couverte de quelques fientes d'oiseaux... Madame la solitude est seule au rendez-vous.
L'œil humide, brumeux, le cyclope me regardait avec tristesse. Tout en lui semblait tendre vers l'échange et le partage, n'était-ce pas là le rôle d'un pont? Les gens ne faisaient que passer. Parfois, des couples s'y arrêtaient pour se faire photographier, mais lui, le personnage principal, n'était là que pour embellir la photo, d'autres le traversaient sans même s'y arrêter... Il avait bien le sourcil un peu raide comme la justice, son créateur voulut sans doute donner un air un peu plus sévère à ses lignes bien girondes... il me frappa... droit dans l'oeil!
Une vieille barque bleue imbibée d'eau, propriété sans doute d'un Ulysse du cru, pêcheur à ses heures perdues, semble bien gardée par deux fiers cygnes farouches et peu enclins à la discussion... Souvenir d'une promenade aux abords du lac de Biaufond ou... n'était-ce qu'un rêve?
Quelques rais de lumière aux aurores qui se fraient un chemin à travers les branches de sapin, une forêt féérique et mystérieuse, je plonge dans un univers à Tolkien où, à tous moments, en tous cas je le sens, peuvent surgir trolls et farfadets, elfes envoutants et monstres sylvestres. Ce matin, l'esprit des bois s'est manifesté sous la forme d'un fier chevreuil. Il m'avait sans doute repéré depuis un moment, il ne bougeait pas. Je me suis arrêté à bonne distance, nos regards se sont croisés, partagés entre la crainte et la quiétude, pour autant il ne partait pas, il sentait que ma présence ne représentait pas un danger pour lui. Il est resté une dizaine de secondes encore qui me parurent des minutes. Puis il s'est enfoncé dans la forêt sombre, d'un pas lent et décidé, me laissant le passage libre et l'esprit léger...
Une belle dame un peu coquette, ancienne danseuse étoile peut-être, dans sa jupe de taffetas usée par endroits, s'abreuve au calice d'une fragile fleur bleue. Elle vit ses derniers papillonages, virevoltant cahincaha d'un vol hésitant et maladroit, elle s'accroche aux tiges des plantes comme à ses souvenirs lorsqu'elle enchantait le Bolchoï tout entier... Elle est seule, ayant sacrifié sa vie à sa passion, elle s'est oubliée et se retrouve bien désenchantée aux dernières heures de sa courte vie...